La légende de saint Charlemagne

Tous nos rois sont calomniés, mais il semble que la pensée moderne s’acharne contre certains. C’est le cas de saint Charlemagne, nous verrons bientôt pourquoi. Que notre lecteur ne se laisse pas trop étonner par cette canonisation, sainte Jeanne d’Arc l’a vu dans le Ciel, aux côtés de saint Louis, à genoux devant le trône de Notre-Seigneur en train de prier pour la France! Quelques années plus tôt, le roi Charles V le sage en avait fait le saint patron du Royaume, au même rang que saint Louis. A la fin du XVème siècle, le roi Louis XI décrète la fête de saint Charlemagne, le 28 janvier, jour chômé dans tout le Royaume!

En 1661, l’université de la Sorbonne le choisit comme patron bien que son culte ne soit plus intégré dans la liturgie depuis un siècle. Le cardinal Prospero Lambertini, futur pape Benoît XIV, estime que « rien ne s’oppose à ce que le culte de Charlemagne soit célébré dans les églises particulières », lui accordant même le titre de bienheureux. L’extension du culte est toutefois définitivement limité par le pape Pie IX en 1850. Le culte de Charlemagne a été toléré en raison de sa réputation de grand bienfaiteur de l’Église. Il s’intitule même « défenseur et l’auxiliaire de la sainte Église dans tous ses besoins » tant il rend aux papes les plus grands honneurs et respecte leur autorité.