Saint martial de Limoges

À remonter la source des historiens de saint Martial, nous avons abouti à son premier biographe, saint Aurélien : prêtre idolâtre, il fut converti par saint Martial et devint son disciple et successeur sur le siège de Limoges. Il commence son récit à la manière de saint Luc dans son Évangile. Nous avons voulu lui emboîter le pas, en ajoutant à cette biographie primitive tout ce que nous avons pu collecter au fil de nos recherches pour aboutir à cet ouvrage, qui est une sorte de synthèse de la foi que nos Pères ont voué à saint Martial.

Nous avons découvert peu à peu l’importance de ce saint dans notre histoire : « l’Apôtre d’Aquitaine », « le patriarche des Gaules », « le saint Pierre des Gaules », à l’égal de saint Trophime à Arles, et un peu plus tard de saint Denys à Paris : ce n’est pas rien ! Nous avons ainsi l’histoire véritable des premiers légats apostoliques, qui permirent à Pierre puis à ses successeurs de se rendre partout présents en la personne de ceux qu’ils ont choisis et envoyés au nom du Christ pour lui conquérir la Gaule.

Si saint Martial joue un rôle primordial à l’origine de notre histoire, sa vie touche de près celle de Notre-Seigneur, car il est ce petit garçon qui apporta les cinq pains et les deux poissons à Notre-Seigneur lors de la multiplication des pains, et il fut donné en exemple aux Apôtres. Il s’attacha pour toujours au Sauveur et fut disciple de saint Pierre, qui l’envoya planter l’un des premiers évêchés de Gaule, à Limoges, guidé par sainte Véronique et saint Amadour (Zachée) qui l’avaient précédé de quelques années. On comprend que les saints, les papes et les rois vouèrent un culte magnifique au premier Apôtre du Royaume de France !

La grande question historique de l’origine des Églises de France, qui fut au XVIIe siècle le sujet de débats passionnés, semble aujourd’hui laisser les gens bien indifférents. La chose est bien dommage car ce sont nos racines, par lesquelles la sève de la grâce de Dieu passait hier… et qui nous manque aujourd’hui ! Hélas, force est de constater que nos saintes traditions sont reléguées au rang des belles légendes[1], certes crues par quelques fidèles, mais méprisées par les « savants » de notre temps. Pour avoir assisté aux ostensions de Limoges en 2023, je puis témoigner que cette version légendaire des faits est publiquement présentée aux pèlerins. Pourtant, toute la liturgie, cantiques, vitraux, tableaux et autres représentations prêchent le contraire : la vérité de l’Histoire par la Foi de nos Pères.

Le but de ce livre est de restaurer ce joyau perdu de saint Martial. Bien d’autres joyaux semblables sommeillent dans tous les diocèses de France. « Nous ne trouvons pas un des anciens évêchés de Gaule, qui n’ait eu quelque disciple de Jésus-Christ ou des Apôtres pour fondateur. »[2] Ce sont plus de quarante apôtres qu’il nous faut retrouver ! Après saint Drennalus[3] du Yaudet et saint Clair[4] de Nantes, les premiers apôtres de la Bretagne, il faudra retrouver le grand saint Denys l’Aréopagite[5], premier évêque de Paris. Et tout à l’avenant… C’est par eux que nous sommes catholique et Français.

Si nous n’avons pu écrire cette histoire en lettre d’or, comme le fit le moine Adémar de Chabannes au XIe siècle, nous prierons saint Martial pour que la grâce illumine l’esprit de nos lecteurs, afin de retrouver cette ferveur des temps apostoliques. Voici les Actes du « Patriarche des Gaules » qu’il nous faut retrouver, avec les précieuses épîtres qu’il écrivit aux Églises qu’il avait fondé, à Bordeaux et à Toulouse.

Nous savions que notre histoire de France était née dans le baptistère de Reims le 25 décembre 496 ; mais il faut aujourd’hui affirmer qu’elle fut conçue surnaturellement, lorsque le germe de la foi fut apporté de Judée … à nous de les connaître, de les aimer et de les honorer comme il se doit, pour que revive la foi de nos Pères dans tous les cœurs, pour le réveil de l’Église et la résurrection de la France !

[1] Le vrai sens du mot Légende vient du latin : ce qui doit être lu. (Cf le dernier chapitre La foi de nos Pères contre la science historique).

[2] Taraud, Traité de l’état des Gaules.

[3] Disciple de saint Joseph d’Arimathie, qui évangélisa Morlaix et planta le premier siège épiscopal armoricain à Notre-Dame du Yaudet, en l’an 70.

[4] Converti et sacré par saint Pierre, envoyé à Nantes par son successeur saint Lin en l’an 69.

[5] Converti et sacré par saint Paul, témoin de l’Assomption, et envoyé dans les Gaules par saint Clément pour achever l’œuvre de la conquête des Gaules.